secretsdecuisine - La tete de linotte
   
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LES TAPAS DE MEDITERRANEE

(vite fait bien fait)

 

Rillettes de sardines

- Une boite de sardines à l’huile, 1 quart de citron

Dans un petit bol, écrasez les sardines et faire couler dessus le jus d’un quart de citron. Mélangez pour obtenir une pâte homogène et goûtez. Ajoutez du citron selon votre goût. Servez en accompagné de toasts.

 

Purée blanche de thon

- Une boite de thon au naturel, du boursin, du yaourt, de la ciboulette, du curry, sel poivre

Dans un grand bol écrasez une boite de thon (sans l’eau) ajoutez du boursin, un quart de yaourt et mélangez. La purée obtenue doit être un petit peu compacte, sinon, ajoutez du yaourt ou du boursin en fonction de la consistance que vous avez obtenu. Ajoutez de la ciboulette ciselée et une ou deux pincée de curry. Salez, poivrez, servez, avec des toasts.

 

Tapas de fruit de mer

- Une boite de fruit de mer du supermarché, aneth, citron, sel poivre

Dans une assiette, déposez les fruits de mer (sans l’huile ou l’eau salée dans laquelle ils sont conditionnés). Ajoutez un petit filet de jus de citron, de l’aneth fraiche ou une autre herbe parfumée (coriandre, persil, ciboulette…). Salez, poivrez, servez avec des pics pour les grignoter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La tête de linotte

 

 

Voilà ce que dirait Mira, ma boss, sur moi :

« Louise a 20 ans et un teint de poupée. Elle n'est pas très grande mais je lui ai appris à se tenir sur des talons, à marcher avec élégance et à porter des matières plus fluides. Elle avait tendance à s'engoncer dans du ultra moulant et ça, ça ne pardonne pas, quelque soit son age et l'épaisseur de sa cellulite. Je ne pourrais pas dire que je suis une mère pour elle parce que je suis trop jeune, mais quoiqu'il en soit sa mère peut me dire merci. Elle est mignonne Louise. Elle n'est pas issue d'un milieu favorisé et elle a en plus gardé une trace de cet immonde accent marseillais. Elle s'appelle Louise parce que son grand-père s'appelait Louis. Mais c'est bien tombé parce Louise c'est très chic. Plus chic que Marcelle, Antoinette ou même que Jeanne. Quoiqu'il en soit, Louise travaille beaucoup à décoder les tendances et elle a souvent de bonnes intuitions. Je la verrais très bien dans un bureau de style, même si je trouve qu’elle s’énerve un peu vite et jure comme… une marseillaise. Rym, ma petite vendeuse et Louise habitent dans la même rue alors elles viennent ensemble le mercredi et le samedi parce que Louise est à temps partiel à la Boutique, deux jours par semaine. Elle sont très amies et je m’en félicite car c’est à la Boutique qu’elles son rencontrées. »

Les journées de taf sont dures et j'en peux plus de leurs histoires à la Boutique. Ce matin Rym chialait le long de ma veste sur le scoot, Mira était stressée par l’arrivée de Mariah Carey à Paris qui va sûrement faire une descente de dingue à la Boutique et Mathieu, le vendeur, s’inquiétait pour sa soeur ou je sais plus qui, la gourde qui habite avec lui à la place de sa mère.

J’en peux plus, c'est que des vieux, Mira, les autres vendeuses, Sophie de Naples, Amanda Lear, Mariah Carey, ils n'ont que des préoccupations de vieux, ils ont une vie de vieux friqués rempli d'occupation de vieux, entre les dîners de charité et les avant-premières en passant par les magazines people. C'est que des nases, je ne leur ressemble pas et je ne leur ressemblerais jamais. Mira, elle croit qu'elle m'a appris à me fringuer et à me tenir droite alors que dans ma tête c'est clair. Dans les pages de mode, les mannequins elles ne sont plus rigides comme des balais, trop has been, pareil pour le moulant, les sandwichs au pain complet et les bracelets en plastique. Moi je suis une girly, une fille qui suit et qui fait la tendance. Je travaille à la Boutique pour gagner le fric de mon loyer rue Mandar alors que ma bourse aurait suffit si j’habitais à Nanterre ou Montreuil, mais pourquoi vivre dans la zone quand on vient déjà de la zone ? Pour rassurer les ménagères que tout a un ordre et qu’il est respecté ? Très peu pour moi. Ma ville je m’en suis tirée pour vivre mon rêve. Mes copines elle croyaient pas que j’allais le faire. Elles croient que Paris c’est les Champs Elysées partout et rêvent d’en être sans jamais le dire. Paris c’est pourri vu de Marseille, mais Paris ça fait rêver vu d’en bas.

Je gagne du fric pour couvrir ma piaule et ma bourse je la claque en fringues trendy. Je suis funky dans ma tête, j'écoute klaxon et zombie zombie, je vais à des concerts de Gonzales et de Sebastien Tellier et à des fashion week partout dans le monde et je vis sur mon découvert.

Ma vie c'est Paris, Montorgueil et la Perle. Je suis la pétasse de soirée que toutes les filles détestent. Elles adorent me savoir de Marseille et me traite de cagole. Moi, je ne fais jamais de faute de goût. Quand je suis crevée je prends de la coke. Quand il y a une soirée, je suis là. Mon portable, il sonne deux fois par minute minimum. Je m'aime et c'est pour ça que j'ai plein de copains qui m'adorent. Je vis, et ça, ça fait peur. Pour me taper un coup de spleen je fume du shit, ça me rend triste et parano et agressive. J'en prends que quand je veux faire peur. Avec Matthieu on en fume tout le temps, mais lui il est trop cool pour que je m'énerve contre lui alors j'attends et après j'appelle ma mère qui commence à en avoir marre. Elle a tout le temps les nerfs contre moi parce qu’elle sait que je sors tout le temps. Elle se demande comment je vais finir et elle me comprends pas, elle est jamais venue me voir, elle a trop honte de monter jusqu’ici.

Quand rien ne va plus, je ne sors plus et je cuisine. Je ne mange rien, avec tout ce que je prend, j’ai jamais faim. Je fais des trucs simples qui se gardent au frigo et que je peux grignoter, comme des tapas. Une fois je me suis essayée aux sushis, c’était nul, alors ça s’est terminé en sashimi. Je ne sais jamais ce que je vais préparer à l’avance, parce que dans ma vie, je ne prévois rien.

Je vis, mais j'ai pas vraiment de vie. Je fais juste à fond ce que la société trouve génial. Ca se résume à pas grand chose : la mode, le sexe et les fêtes. Le processus est simple : avec mon super look je suis sur la liste de toutes les soirées, et après les soirées je fais du sexe. Je couche dès que l’envie me vient, avec qui je veux et surtout jamais avec n'importe qui. Je sus dans la mode alors je couche avec les mecs stylés ou les filles libres dans leur tête. Les vieux-beaux je les laisse pour les looseuses de soirées en quête d'une coupe de champagne gratuite. Je suis très copine avec Chris, un cinquantenaire pathétique, libéral, mal divorcé qui te plombe avec ses histoires de gosses qu'il ne voit plus parce que sa femme n’assure pas. Il dit toujours que ce qui les a séparés c'est qu'il est jeune dans sa tête et que sa femme vit comme une vieille rombière avec des principes et des invitations à retourner. Je comprends qu'il se soit fait la malle en laissant derrière lui le chalet à Megève et le compte en banque plein à craquer. Mais comme c'est un ultra libéral, il a bien rebondi et il paye des coups à tout le monde et se tape les minettes qu'il peut, et elles font même la queue. On est deux opposés dans le monde de la nuit mais on est les plus forts parce qu'on fait comme on veut et pas comme on peut.

Hier, la soirée Absolut m'a laissé une gueule de bois d'éléphant. La vodka c'est pas une boisson, c'est une identité. T'en bois ou t'en bois pas. Ah, mon téléphone sonne. C’est le mec que j’ai rencontré hier mais j’ai oublié de mettre 1 ou 2 devant son nom pour savoir s’il est cool ou pas. Je fais ça avec tous les gens qui me file leur numéro. Je mets 1 devant leur nom s’ils sont cool et 2 s’ils sont nazes. Comme ça je sais si je décroche ou pas. Et je ne vide jamais mon répertoire car les numéro 2 sont des boulets et quelques fois ils t’appelle même un an après, juste parce qu’ils t’ont aperçue la veille dans une soirée.

Un SMS. Jérome le Golfeur m'a envoyé l'adresse pour ce soir. Il vient me chercher dans son Austin après le boulot. Je vais essayer de piquer une tenue mais je sens que ça va être chaud. Mira est à fond en ce moment et je crois qu’elle va faire la fermeture. Comme si c'était sa Boutique de famille. Ils ont raison de la garder, même si elle est pas glam et qu'elle correspond pas à la marque parce qu'elle ressemble plus à Mary Poppins qu'à une des soeurs Olsen. Mais bon, elle veille au grain et elle a un carnet d'adresse sympa. Sophie de Naples nous a assuré le chiffre de la journée d’hier et je crois que Mira essaye de capter Amanda Lear pour une jupe en python qui fait vieille salope sur une vieille mais super glam sur moi. C'est peut être ce que je dois porter ce soir. Je veux assurer et en même temps faire un peu inaperçu. Samuel Butler sera là et si je la joue bien, je pourrais décrocher un stage pour l'année prochaine. Il ne faut surtout pas que je m’éparpille et que je garde mon objectif bien en tête. J’ai même promis à Jérôme de coucher avec lui après pour qu’il évite de me scotcher toute la nuit.

Je parle beaucoup mais c'est pire dans ma tête, je pense à tout en même temps. Ma mère dit que je dois consulter un psy, moi je crois que c'est les effets de la coke, à force, on vit comme si on avait constamment un rail dans le cerveau. Tout à l'heure je déjeune avec le secrétaire particulier d'Arnaud Lagardère. Je sais même plus comment il s'appelle mais comme il passe son temps à me raconter ce qu'Arnaud a fait et a dit, il commencera sûrement une phrase par « et là, il me dit : Georges, laisse nous seuls ». Peut être qu'il s'appelle Georges, c'est bien pour un secrétaire particulier. En tout cas, Georges, même s'il donne sa vie à ce mec, il a bien misé ses billes. Entre l'appart rue du Cherche Midi et la villa à Marrakech, il peut dormir tranquille sur son pactole. Waouh, j’aimerais réussir au moins comme lui !

Putain !!! Rym dégueule son café. Je lui ai déjà dit d'arrêter les cafés crème le matin. Bordel, elle craque avec son toquard. Tous les jours, il lui fait un nouveau coup de pute et elle, elle le laisse habiter chez elle, dormir dans son lit, partager sa douche, son petit dej, tout. Bon, j'ai décidé que je ne me mettrai plus ses problèmes dans ma tête. Alors, je ne dois rien dire, juste lui apporter un verre d'eau. Elle le boit aussi sec qu'un shot de vodka. Se rince la bouche, avale un chewing gum effet menthol max et retourne travailler comme si de rien n'était. Sans un merci, sans un mot, rien. C'est la dernière fois que je m'occupe d'elle, elle me pete les nerfs.

Il faut que j'appelle Katia, la copine du dealer. Elle assure, elle, toujours un petit quelque chose dans la poche, rien que pour moi. Ah oui, il faut que je descende à la réserve repérer discrètement ce que je vais porter ce soir. La robe en crêpe de soie noire est trop sobre. La mini saumon et rose trop garden party. La longue sans manche tye an die, trop peplum. Il me reste plus que la mini en python, de coté pour Amanda Lear. Ca va être chaud, mais pas de risque d'usure, le python a déjà roulé sa bosse avant que je ne le porte. Et je piquerais aussi le chemisier écru en satin, j'aurais juste le pressing à payer.

Tu vois, c’est ça le problème avec moi, quand ça va vite, je pense à rien, je vis à fond, il se passe toujours plein de trucs en même temps. Quand  il ne se passe rien, j’appelle mes potes pour qu’ils passent manger chez moi. Dans mon placard, j’ai toujours une boite de sardines et une boite de thon. Ca les fait rire, et y’en a même un qui m’a dit que ça faisait cheap le thon et que les sardines ça faisait portugaise. « T’es d’où, t’es pas de Paris toi ? » il m’a dit. Je l’ai viré, il était trop con. Dans mon frigidaire, j’ai du yaourt, du boursin et des herbes, et puis des fruits de mer, j’adore ça. Cest pas que je prévois mais c’est toujours les mêmes  courses que je fais. Mes potes savent qu’ils peuvent amener qui ils veulent, pour les dîners, ça change rien pour moi, on partage, et puis en général, on n’a pas faim, on prend trop de truc. Chez moi tous les téléphones sonnent tout le temps, mes potes aussi ils ont une vie qui s’arrête jamais. On mange vite fait et on repart parce qu’il y a toujours un plan quelque part. La nuit commence, je vis. Le jour se lève, je vis. C’est ça ma vie.

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